François Bayrou prône une alliance des "reconstructeurs" contre Nicolas Sarkozy
LEMONDE.FR avec AFP | 10.02.08 | 17h59 • Mis à jour le 10.02.08 | 18h00
François Bayrou ne baisse pas le ton contre Nicolas Sarkozy. Le président du Mouvement démocrate a saisi l'occasion de la convention municipale de son parti, dimanche 10 février, pour lancer une nouvelle charge contre le président de la République.
"De tout cela, de cet immense dérapage, notre pays risque de sortir traumatisé", a-t-il dit, évoquant "tant d'espoirs déraisonnables, tant de fascination et au bout du compte, tant de désillusions".
M. Bayrou a donné rendez-vous à ses partisans pour "la reconstruction d'un projet national". "Quand viendra le temps et l'urgence d'une telle reconstruction, il faudra que se rapprochent et se rassemblent les grandes familles qui ont fait la République", a-t-il dit, évoquant une alliance entre "les forces de gauche, des forces du centre démocratique et la partie la plus consciente de la droite républicaine".
NOUVELLE GÉNÉRATION
Mais il a refusé l'idée de faire du scrutin municipal un enjeu national : "pour nous, les élections municipales sont des élections municipales, les élections locales sont des élections locales", a-t-il martelé.
Le MoDem a adopté des stratégies différentes selon les villes, soutenant parfois l'UMP, comme à Bordeaux, parfois le PS, comme à Dijon ou Grenoble, ou encourageant des listes autonomes, comme à Paris. Mais il ne peut espérer conquérir que quelques villes seul : Pau, où M. Bayrou est candidat, Aix-en-Provence avec François-Xavier de Peretti ou Saint Etienne avec l'ancien député Gilles Artigues.
Mais le président du MoDem espère surtout constituer un réseau d'élus municipaux issus de la nouvelle génération qui a rejoint l'ex-UDF dans la foulée de l'élection présidentielle. Des nouveaux militants, plus attachés à l'autonomie du mouvement, qui peinent parfois à s'entendre avec les anciens élus UDF, habitués à une alliance quasi-automatique avec la droite.
François Bayrou n'a pas exclu de nouvelles défections à court terme. "Le PS et nous allons être sollicités pour aller dans une nouvelle vague de recomposition gouvernementale, et une nouvelle fois la faiblesse humaine se trouvera récompensée", a-t-il prédit sans citer de nom. Le trésorier du parti, Michel Mercier, qui vient de démissionner de la tête du MoDem du Rhône pour marquer son désaccord avec une liste autonome à Lyon, est régulièrement cité comme possible futur ministre, si un remaniement avait lieu après les municipales.