Mouvement Démocrate antidémocratique et sans avenir ?
Les journaux complaisants et le camp sarkolâtre a lancé une vaste campagne de violents dénigrements contre Bayrou et un parti en constitution le Mouvement Démocrate. Les principaux journaux à 48 heures du congrès fondateur ont étrillé Bayrou par des voix interposées. Ils ont donné la parole à Simone Veil, qui ne représente décemment plus rien dans le paysage politique français quelle que fût son importance dans le passé, son histoire et sa valeur, aujourd’hui démonétisée (terme qui devrait faire jaillir Sarkozy qui, lui, n’aime que ce qui est monétisé), à Borloo, Santini (vous le connaissez avec sa place réservée en prison), Morin (vous savez celui qui présente sa famille, son chauffeur, ses cousins et cousines, sa femme et le jardinier (ensemble?) aux élections, qui est incapable d’obtenir les subventions publiques et honteusement veut faire une loi pour lui et qui s’arrange dans les îles pour trouver par la bande cet argent, qui est le ministre avec le score d’avenir le plus bas jamais réalisé à 9 %,) et enfin Cavada qui bafouille sur une fidélité qui n’est pas entière mais qui a une réserve qui s’épuise dès qu’on lui propose un maroquin, incapable qu’il fut d’être élu comme député, lui au verbe si haut pour critiquer la première vague de soupards.
Alors les boulets rouges on sifflé : Bayrou est un illuminé, un égocentrique, un mégalo, un romantique, un fou, un petit magouilleur à la petite semaine, un suicidaire ... enfin le dernier des hommes politiques. Qui dit cela ? Oh pas grand monde, ceux qui rejoignent Sarkozy qui comme chacun le sait, lui, n’a jamais été ambitieux, n’a jamais voulu être président, n’a jamais créé un parti à sa botte - ce qui est si peu vrai qu’il a juste demandé d’en changer les statuts quand il ne le dirigea plus pour se garder la place au chaud. Ces compliments grandement relayés par la presse au bon moment. Ainsi donc l’UMP n’est pas un parti pour un homme, bien sûr, c’est un parti ultra démocratique quand le Modem n’est, lui, qu’au service d’un homme. En résumé l’on a lu des critiques de quelques hommes et femmes politiques qui ont assassiné Bayrou avec des arguments qui les font pourtant soutenir Sarkozy. La complaisance de la presse sans aucun esprit critique, sans relever ni le niveau de l’importance politique de quelques uns (Veil ou Morin) ni la contradiction des autres tant dans leur histoire récente que dans leur argumentation (notamment Cavada) n’est pas à l’honneur des journalistes.
On relève principalement, hormis les insultes gratuites et les stigmatisations habituelles, des arguments frappants et pourtant faux. Deux parmi tant d’autres. Le premier serait que Bayrou ou le Mouvement Démocrate serai(en)t vide(s) d’idée, sans programme, n’existant que par l’opposition, n’ayant rien à proposer. Le vide sidéral de la proposition et de la politique en somme. Qu’importe à ses dénonciateurs que sur le site du Mouvement Démocrate ou pendant la campagne présidentielle, dans des livres divers, les professions de foi, le contraire est parfaitement vérifiable, l’aveuglement ou la malhonnêteté l’emportent. C’est du reste un chose qui n’atteint pas mon cerveau : comment peut-on affirmer ce qui est faux et que l’on peut facilement vérifier ? Que l’on considère en toute logique et dans toute démocratie, que les idées ne soient pas applicables ou ineptes, ou d’une philosophie contraire à la sienne, cela est juste et acceptable mais que l’on dise qu’il n’y a aucune idée alors que toutes les preuves du contraire sont d’une évidence aveuglante, est parfaitement stupéfiant. Le second est que Bayrou est seul et que tout le monde le quitte. En dehors du fait qui devrait donner quelques retenues à ces détracteurs aveuglés, qui est sa position en tête des sondages depuis six mois (à ce jour second homme politique à qui les français souhaitent un avenir et le premier de l’opposition loin devant tous les autres) dire qu’il est seul parce que les députés coursiers aux maroquins et à leur réélection l’aient quitté ou que Cavada récemment pour un portefeuille promis se soit renié - ceci dit, en passant il est à nouveau bon de rappeler que Morin leader du nouveau centre n’est qu’à 9 % d’avenir politique et la presse lui donne la parole quand il ne représente rien et que son parti est dans les abysses des sondages avec 19 % d’opinions favorables et 57 d’opinions négatives ce qui veut dire que l’on prend pour parole d’évangile celle d’un homme complètement discrédité par sa trahison, nul dans son ministère avec une cote ridicule et un parti qui n’est pas aimé des français alors que son jugement devrait être peu diffusé et en tout cas entouré de toutes les précautions qui s’imposent en regard de ce qui est écrit plus haut, donc en dehors de ces quelques minables qui hurlent avec l’UMP les journalistes se devraient quand-même ajouter que les 30 sénateurs environ qui jusqu’alors ne l’avaient pas quitté sont restés lors de la dissolution progressive de l’UDF dans le Mouvement Démocrate, qu’il en est de même des députés européens, maires, conseillers municipaux, conseillers départementaux, conseillers régionaux. Les journalistes devraient être quelque peu objectifs, ce que l’on ne demande pas bien sûr aux adversaires politiques de Bayrou et ce qui, est impossible aux sarkolâtres car ils défendent un menteur toute catégorie. Cette objectivité devrait aussi les pousser à ne pas occulter ce fait incontournable et tellement contradictoire avec de dire que Bayrou est seul, qu’il est totalement incompréhensible pour tout être qui a un seuil minimal d’honnêteté, le niveau zéro de l’honnêteté intellectuelle, ce fait donc qu’il y a eu 50 000 nouveaux adhérents ce qui fait du Mouvement démocrate le 3é parti de France. Mais cette objectivité est encore mise à mal. On le voit dans les articles suivant le congrès constitutif de ce nouveau parti. En effet alors que sur les 1 800 membres de l’UDF seuls 32 se sont abstenus ou ont voté contre la dissolution de l’UDF dans le MODEM les journalistes par souci de journalisme donnent la parole à ceux qui critiquent cette fusion et un peu aux autres. Où est l’honnêteté intellectuelle quand 32 sur 1 800 n’est qu’infime et que dans tout parti il y en a qui sont contre ? Si on écoutait comme une vérité d’airain ce que nous disaient les Morin et autres, les articles de superficie des journalistes, on aurait en droit de voir une opposition forte et sans doute un désastre de Bayrou dans cette volonté de transmutation de l’UDF. Il aurait dû échouer ou pour le moins - s’il était si seul ou si haï (en tout cas au sein de l’UDF) - avoir une opposition beaucoup plus forte. On aurait pu attendre de tout être raisonnable se dise qu’il est impossible de continuer à accepter cet argument alors que le congrès de dissolution-fusion de l’UDF prouve le contraire de façon sans contradiction. A ceci s’ajoute le congrès suivant celui de l’UDF avec 5 000 congressistes qui ont voté pour la constitution d’un nouveau parti majeur, ce qui est un événement de très grande importance depuis 30 ans. Alors Bayrou seul ? Cela ne tient pas la route un instant. Maintenant à ceux qui disent que le nouveau président du Mouvement des démocrates a fait un parti à sa main - je parle de ceux qui soutiennent Sarkozy sans réserve - je voudrais leur faire la remarque suivante : l’UNR s’est transformée en UDR qui pour Chirac s’est transformée en RPR (1976) qui lui même s’est transformé en UMP pour soutenir la politique de Chirac et qui par deux fois a changé de statuts ensuite, une première fois pour qu’il y ait un président et celui fut Sarkozy et une seconde fois pour qu’il n’y ait à nouveau plus de président afin d’être à la botte de notre Guide. Cet argument donc est inopérant venant de la part de tout membre de l’UMP ou tout soutien de Sarkozy. Par ailleurs un parti qui se respecte se doit d’avoir un leader présidentiable et cela n’est aucunement antidémocratique. Des idées doivent avoir un porte-parole. La maladie du PS vient de la multiplicité des têtes potentielles.
La création du Mouvement Démocrate dans le paysage politique est un événement majeur et une chance pour la démocratie. Ce terme de démocratie a été refusé à ce mouvement de la part de ses opposants. On a dit de Bayrou était un autocrate (tout en étant un mou belle contradiction) et que le Modem était à son image. Or - je ne connais pas l’intimité des autres partis - ce mouvement a écrit des statuts qui ont été publiques et soumis à modification à tous les adhérents. Il y a eu quatre versions différentes, plus d’un millier de contributions et enfin 83 amendements qui ont été soumis à vote en 4 heures lors du congrès constitutif. Certains de ces amendements ont été acceptés et ont modifié ces statuts. Ils ont été défendus ou contrés en public. Ce n’est en tout cas pas à l’UMP où l’on puisse en dire autant lors de la révision des statuts il y a trois mois. Mais cela ne s’arrête pas à la forme. Beaucoup de liberté a été intégrée à ces statuts notamment dans l’organisation. Et ce n’est pas fini. En effet je ne connais pas de parti qui ait intégré une charte des valeurs et une charte éthique. Ceci veut dire que la fondation de ce mouvement repose sur des valeurs. Ceux qui ont été présents à ce congrès fondateur pourrons le confirmer même s’il y en a qui ne sont pas contents - ce qui est fort normal, il y en a toujours, mais ici la proportion a été faible - comme le confirme cet audio du Monde et ceux des pages suivantes sur ce site.
Quant à l’avenir du Mouvement des Démocrates il est incertain. C’est un parti jeune mais non sans base : une base historique, une base militante, une base de pensée et une base plus incertaine d’élus. Il y aura peut-être des fuites - mais lorsqu’un animal fait une mue il laisse naturellement derrière lui son ancienne enveloppe inutilisable et craquelée et c’est tant mieux -, des ratés, mais il y aura aussi des réussites et des anciens élus UDF qui se transformeront en élus Modem. Il y aura de élus de militants jusqu’alors inscrits nulle part. Le temps est à court terme un ennemi du Modem. Il faut un peu de temps pour se préparer aux municipales et dans le cas de ce nouveau parti c’est compliqué car il y a déjà des élus UDF - donc qui sont implantés et pour qui le temps n’est pas si important mais leur problème est ailleurs : leur positionnement et sa clarté tant dans leur esprit que vis à vis des électeurs - et des nouveaux candidats. En revanche la fusion de l’UDF va éclaircir le paysage et forcer les élus à faire un choix : suivre l’UMP ou non. Mais les élections municipales seront suivies des régionales et surtout des européennes qui sont à la proportionnelle et pour les dernières fort favorables au Mouvement Démocrate.
Bien savant celui qui connaît d’avance l’avenir de ce nouveau parti, mais sa création est une bonne nouvelle pour le débat politique et si son avenir est incertain il est loin d’être aussi sombre que lui promettent ses ennemis qui ont peur en fait de ses futures importance et chance de succès. Quant à moi je suis preneur d’un mouvement qui inclut dans le préambule de ses statuts une référence à deux chartes : une de valeur et une d’éthique et qui place des valeurs ailleurs que dans l’argent comme preuve ultime de la réussite mais surtout dans la défense des plus misérables, dans la défense de la réduction des inégalités, dans la défense de l’innovation, dans la dépense de la démocratie, dans la défense de la liberté, dans la défense de la séparation des pouvoirs, dans la défense de l’éducation, dans la défense des l’humanisme, dans la défense du développement durable.
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