Un bon article sur Vladimir Poutine, qui résume son parcours.
"Vladimir Poutine plébiscité par les législatives en Russie
MOSCOU (Reuters) - Le triomphe de Russie unie aux élections législatives en Russie est surtout celui de Vladimir Poutine, autour duquel le parti ultramajoritaire avait axé toute sa campagne.
A 55 ans, le président russe est de loin la personnalité politique la plus populaire du pays, bénéficiant de l'embellie économique alimentée par les cours du pétrole et tirant profit de ses prises de position sur la scène internationale.
Né en octobre 1952 à Saint-Pétersbourg, alors Leningrad, le maître du Kremlin fait ses armes au sein du KGB en poste en Allemagne de l'Est, à Dresde notamment. Après l'éclatement de l'Union soviétique, il accède à la tête du FSB, le successeur du KGB.
En août 1999, lorsque feu le président Boris Eltsine le nomme Premier ministre, c'est un quasi inconnu qui prend la tête du gouvernement russe. Le 31 décembre de cette même année, Eltsine, malade et affaibli, démissionne et nomme Poutine président par intérim.
Une intense campagne de relations publiques, et la deuxième guerre en Tchétchénie, vont asseoir la popularité de Poutine dans l'opinion publique russe. En mars 2000, il est élu à la présidence.
Son langage parfois grossier, ses expressions de corps de garde lui attirent la sympathie de la population russe. Dans le même temps, il se donne l'image d'un dirigeant à poigne.
Sous ses deux mandats, il préside à une intense concentration des pouvoirs entre les mains du Kremlin, marginalisant l'opposition et imposant un contrôle serré sur les médias.
L'Occident s'interroge sur la sincérité de son engagement démocratique.
Les assassinats de la journaliste Anna Politkovskaïa en octobre 2006 puis de l'ancien espion Alexander Litvinenko le mois suivant à Londres renforcent ces craintes.
Mais Poutine n'en a cure: dans les derniers jours précédant le scrutin de dimanche, il a recommandé aux gouvernements occidentaux de ne pas mettre leurs "nez morveux" dans les affaires de la Russie.
CONSERVER POUVOIR ET INFLUENCE
Dans le même temps, portée par la hausse des hydrocarbures, l'économie russe connaît sous son règne une nette amélioration. Globalement, le niveau de vie progresse et la Russie de cette fin 2007 compte 53 milliardaires, contre 19 en 2006, qui ont pour la plupart fait fortune dans le pétrole, selon le magazine Forbes.
Cependant, une grande partie de la population russe - le pays compte 150 millions d'habitants environ - vit toujours sous le seuil de pauvreté.
Poutine s'attribue le retour à la stabilité dans un pays marqué par les aléas des années Eltsine.
Le démantèlement de l'Union soviétique, a-t-il dit un jour, fut "la plus grande catastrophe géopolitique du siècle".
Poutine a promis à plusieurs reprises qu'il démissionnerait après l'expiration en mai prochain de son second mandat présidentiel, conformément à la Constitution russe, mais il souhaite conserver pouvoir et influence.
La victoire sans appel, sans surprise de Russie unie aux législatives de dimanche va lui donner les coudées franches pour le faire."
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