tibolano Admin
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| Sujet: « C'est une affaire d'Etat » Le Parisien Mar 9 Oct - 11:15 | |
| « C'est une affaire d'Etat » FRANÇOIS BAYROU, président du MoDemPropos recueillis par Martine Chevalet mardi 09 octobre 2007 | Le Parisien http://www.leparisien.fr/home/info/faitjour/article.htm?articleid=291229093Que vous inspire la tournure prise par l'affaire EADS ? François Bayrou : Je combats depuis des années la connivence en France entre un certain nombre d'entreprises industrielles propriétaires de groupes de presse et l'Etat, en tout cas le pouvoir politique qui le contrôle. Ces rapports sont profondément malsains et on en a là une illustration particulièrement grave. Au départ de la crise EADS, il y a une guerre de clans interne à l'entreprise, conséquence d'une guerre de clans au sein du pouvoir. Cette rivalité a empêché d'analyser assez tôt un problème industriel, celui du retard de l'A-380. Les dégâts sont considérables. L'entreprise et les salariés vont en payer le prix. Ce problème industriel a entraîné une baisse du titre et, en prévision de cette baisse, des ventes de précaution de la part de beaucoup de cadres, ce qui est une anomalie profonde, un délit d'initiés à grande échelle. C'est aussi une affaire d'Etat puisque les parts du groupe Lagardère ont en partie été rachetées au prix fort par la Caisse des dépôts, entraînant des centaines de millions d'euros de pertes sèches. Thierry Breton ne peut donc pas l'avoir découvert dans la presse ? Ce serait l'aveu d'une légèreté inimaginable et d'un dysfonctionnement de l'Etat. Peut-il s'agir d'un problème de gouvernance de la Caisse ? Deux éléments restent à éclaircir : comment Lagardère et la Caisse des dépôts auraient-ils pu ne pas informer l'Etat de la transaction et comment l'Etat a-t-il pu ne pas informer la Caisse des risques financiers que lui ferait courir une baisse du titre étant donné les bruits circulant déjà depuis des semaines sur les retards de l'A-380 ? Croyez-vous à un enchaînement fortuit de circonstances ? Pas une minute ! En revanche, je crois que, lorsque le pouvoir politique a à faire à des partenaires industriels détenteurs de puissants groupes de médias, il n'ose pas les contredire et se plie à leurs désirs. Le mélange des genres entre pouvoirs politique, économique et médiatique est mortel. Nicolas Sarkozy réclame une enquête ? Cela signifie qu'une guerre des clans est en préparation. On sait qui était au gouvernement à l'époque. Mais pour moi, l'anomalie provient d'un problème de fond. Que préconisez-vous ? Réformer d'urgence cette gouvernance d'entreprise et inscrire dans la Constitution l'interdiction d'avoir des groupes de presse appartenant à des puissances économiques en rapport avec l'Etat. Je déposerai un texte en ce sens dès cette semaine auprès de la commission Balladur. | |
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